Et si l’amour ne suffisait pas ?
- 07 octobre 2025
- Publié par : Siham, fondatrice de MZM
Pendant longtemps, j’ai cru – comme beaucoup – que le mariage, c’était avant tout une affaire de sentiments. Que l’amour suffisait, et que tout le reste se mettrait en place naturellement.
Que si le mariage de mes parents était voué à l’échec, c’était par manque d’amour. Mais la vie, l’expérience, l’engagement, m’ont enseigné une vérité plus nuancée : le mariage n’est pas une affaire d’amour romantique, mais un cadre de construction de l’amour.
Le mariage, une structure. Le couple, une dynamique.
Le mariage est une institution. Un cadre. Un contrat. Une alliance morale, légale, parfois religieuse. Il engage des responsabilités : émotionnelles, matérielles, parentales, spirituelles. Il suppose une mise en commun des projets, des visions, des efforts. C’est un projet à deux, qui oblige à sortir du fantasme pour entrer dans le réel.
Le couple, lui, est une dynamique relationnelle. Une connexion affective, une intimé, une énergie partagée. C’est là que naissent le romantisme, le lien, la tendresse. Mais sans structure, sans cadre, ce lien est souvent fuyant, soumis aux humeurs et aux aléas.
C’est pourquoi je pense que l’amour se construit à l’intérieur du mariage, à travers lui, grâce à lui. Car un amour sans engagement n’a pas d’ancrage. Et un cadre sans lien n’a pas de souffle.
Allah Lui-même définit le mariage non comme une fuite ou un besoin affectif, mais comme un lieu de tranquillité, d’amour et de miséricorde :
« Et parmi Ses signes, Il a créé de vous, pour vous, des épouses afin que vous trouviez auprès d’elles la tranquillité (sakîna), et Il a mis entre vous de l’affection (mawadda) et de la miséricorde (rahma). »
(Coran, Sourate Ar-Rûm, 30:21)
Déconstruire l’idée moderne du mariage amoureux Historiquement, le mariage n’a jamais été fondé sur l’amour romantique. Il était une affaire de famille, de transmission, de stabilité sociale. L’idée que “je me marie parce que je suis amoureux(se)” est très récente, liée au romantisme.
L’histoire nous montre bien cette évolution :
Moyen Âge – Renaissance : amour courtois et mariage sont totalement séparés. L’amour est vécu hors mariage (chevalier et dame, poésie d’amour impossible).
XVIIIe siècle (siècle des Lumières) : on commence à parler de “liberté de choisir” son partenaire, mais l’amour n’est pas encore une condition du mariage.
XIXe siècle : avec le romantisme (Michelet, Rousseau, les romantiques allemands), l’idée que l’amour doit être la base du mariage s’impose peu à peu.
XXe siècle : avec le cinéma, la littérature, puis les réseaux sociaux, on installe durablement l’idée que se marier par amour est normal, et qu’un mariage sans amour est suspect. On en vient même à désacraliser le mariage et le rendre secondaire.
Mais ce modèle a un prix :
• Des attentes émotionnelles démesurées
• Une idéalisation du lien, sans préparation
• Une confusion entre passion et engagement
Or l’amour, le vrai, celui qui dure, se bâtit. Il ne se subit pas. Il se décide, il se cultive, il se renforce dans l’effort partagé. Pourquoi nous avons besoin de formation aujourd’hui Parce qu’on ne naît pas prêt à se marier. Parce que notre génération a hérité de modèles bancals, de silences, de croyances déformées. Et parce qu’on ne peut pas improviser un projet aussi profond qu’une union durable.
Nous avons besoin d’espaces pour :
• Déconstruire les fantasmes
• Apprendre à connaître l’autre, mais surtout soi
• Définir ce que l’on veut construire, et comment
• Apprendre à aimer autrement
Conclusion : Aimer en vérité, pas en illusion
Ce n’est pas en dissociant totalement le couple du mariage qu’on protège le lien. C’est en les distinguant, puis en les réunifiant consciemment.
Le mariage est le sol. Le couple est la graine. L’amour, c’est le fruit. Mais pour qu’il pousse, il faut définir la terre, la cultiver, et y croire ensemble.
Cet été, avec le SummerLab, nous avons voulu offrir un espace sincère et profond pour amorcer ce genre de prise de conscience. Apprendre à se connaître, désapprendre les schémas toxiques, clarifier son intention avant le mariage… tout cela commence par une parole vraie envers soi-même. C’est cette démarche que nous te proposons de vivre pendant ces 8 semaines.
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Auteur : Siham, fondatrice de MZM
